8ème rencontre du latin vivant à Avignon

Ce jeudi 27 octobre se tient, à l’Université d’Avignon, la 8ème rencontre du latin vivant. Son organisateur, Olivier Girard, nous présente cet événement.

En 1956 avait lieu à Avignon le premier congrès du latin vivant qui s’est tenu au Palais des Papes ;

ce fut un grand événement : 200 délégués étaient venus du monde entier (de Tasmanie,

du Venezuela et même des pays communistes).

Pourquoi ? L’idée de faire du latin  à nouveau une langue de communication internationale

n’était pas si ridicule dans cet après-guerre avant que l’anglo-américain ne prédomine unilatéralement.

En effet, tous les gens éduqués avaient obligatoirement étudié le latin et les catholiques pratiquants l’entendaient chaque semaine à la messe.

Le latin était un patrimoine vivant.

Son importance dans l’éducation a peu à peu diminué et la question du latin a encore été soulevée

récemment avec le projet de réforme du collège. De quoi l’accuse t’on ? D’être une langue morte,

pourtant 10 000 personnes dans le monde la parlent à nouveau, d’être la langue du clergé :

le Vatican ne l’utilise plus que symboliquement, d’être une matière pour les enfants de la bourgeoisie :

500 000 enfants l’étudient en France et la demande est aussi forte dans les quartiers

défavorisés que dans les quartiers chics

La pauvre langue latine n’y est pour rien ! Rappelons-nous cependant qu’elle est notre langue mère :

80% des mots français viennent du latin et que c’est aussi notre idiome père car la culture de Rome

est avec celle de la Grèce, le fondement même de notre civilisation occidentale

 

En cette période de questionnement sur notre identité nationale et sur le destin de l’Europe après le Brexit,

je suis intimement persuadé qu’on peut donner un nouveau destin au latin, un grand destin en l’adaptant

à la modernité, tout en lui conservant  sa différence : c’est à dire la profondeur du temps  à travers

les richesses linguistiques, littéraires et philosophiques accumulées sur plus de 20 siècles.

C’est ce qui fait sa beauté, sa force, sa nécessité.

Or ce combat ne doit pas être seulement pour le latin en soi mais un combat pour une cause

qui se fera spécifiquement en latin parce que le latin revivifié en sera l’emblème ou mieux

l’instrument, et ceci pourrait être la quête d’une autre et véritable identité européenne supranationale

qui ne soit plus seulement mercantile et technocratique mais culturelle avant tout

écologique et humaniste.

 

Cette journée du jeudi 27 octobre à l’Université d’Avignon est un moment de réflexion pour redonner

à ce patrimoine une vitalité destinée à nous enrichir : un manifeste pour l’avenir.

C’est ouvert à tout le monde ! Exoptati venietis ! Vous serez les bienvenus !

Le programme se trouve sur le site du Cercle Latin de Provence qui se réunit

depuis 2 ans à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, le dernier vendredi du mois à 18h.

Site Internet : cerclelatindeprovence.com

 

Marc Olivier Girard

L’affiche de l’événement :

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A propos Robert Delord

Enseignant Lettres Classiques (Acad. Grenoble) Auteur - Conférencier - Formateur : Antiquité et culture populaire - Président de l'association "Arrête ton char !" - Organisateur du Prix Littérature Jeunesse Antiquité

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