|   R. Delord 
            (N.B. : la synthèse ci-dessous  aurait du paraître dans le Café Pédgogique dont je suis rédacteur, mais elle a été refusée à deux reprises...)  
            - La réforme du  lycée promise par notre Ministre, ancien professeur agrégé de Lettres  Classiques, Xavier Darcos, poursuit son petit bonhomme de chemin, sans grande  réaction dans le monde enseignant, et en tout cas sans réel bruit dans les médias.  
              - L’écho se fait  d’ailleurs quasi-imperceptible lorsqu’il s’agit des Langues Anciennes que  beaucoup semblent juger déjà mortes, alors même que le nombre des élèves qui apprennent  connaît une stabilisation après une longue période de baisse pour le latin,  voire même un net redémarrage depuis quelques années pour le grec ancien. 
              -  Nous vous présentons les grandes lignes de la réforme pour ce qui a trait aux  Langues Anciennes, en sachant que le projet définitif n’est pas définitivement  arrêté et ne le sera qu’en décembre (les programmes devraient être arrêtés le  15). D’importantes zones de flou subsistent, notamment sur la possibilité  théorique –et pratique- pour chaque élève de choisir des modules en dehors de  son projet prédéfini d’orientation. Dans le pire des cas les Langues Anciennes  ne seraient réservées qu’aux élèves ayant le projet bien arrêté en fin de 3ème  de choisir une orientation L, avec une seule langue ancienne possible… Quel  type d’élève prendra ce risque ? Dans le meilleur (des mondes ?), les  langues anciennes seraient théoriquement accessibles à tous comme module  d’exploration, mais en concurrence avec d’autres modules permettant d’affiner  son choix de série (y compris le français…). Le statut d’option disparaît donc  complètement et, probablement avec, tous les élèves qui désiraient ajouter à la  base de leur enseignement un supplément d’âme et de culture. Les enseignants de  Langues Anciennes ne s’inquiètent pas particulièrement pour leur poste car tous  peuvent n’enseigner que le français, mais souhaitent pouvoir partager avec les  jeunes générations la rigueur intellectuelle propre aux Lettres Classiques et  la culture anctique qui nous environne en permanence. Que cette culture  essentielle ne devienne pas à terme l’apanage d’une toute petite élite dans des  grands lycées renommés… Restez donc vigilants   et pour cela  tenez-vous au  courant sur notre site ou ailleurs, si ce n’est plus… 
              
            Quid des Langues  Anciennes dans la réforme annoncée ? 
               
                -  Tout d’abord, les langues anciennes n'apparaissent plus a priori que dans l'un  des quatre pôles de fondamentaux proposés, "humanités", en  concurrence avec la littérature, une langue vivante, les arts.... Concrètement  quelles conséquences ? 
                -  Un élève qui entrera en seconde en septembre 2009 devra avoir en tête un projet pour son année de  première qu'il lui appartiendra de consolider, de vérifier sur deux semestres.  Pour cela il choisira avec cohérence deux enseignements complémentaires de 3  heures chacun a priori dans l'un (voire deux selon les versions) des quatre  modules proposés : humanités / sciences / sciences de la société /  technologies.  
                Cf. : http://blogs.laprovence.com/comptes/pwallez/index.php/post/19/07/2008/Le-recteur-de-Gaudemar-precise 
              - C'est là que tout  devient clair ! Un élève qui a le souhait d'aller en S ne pourra faire d'autre  choix, toujours par cohérence, que de prendre de la physique ou des sciences  dans le module scientifique ; même système pour les séries ES et  technologiques ; un élève qui se destine à une première L ne pourra guère  se dispenser de la littérature et ne pourra donc plus lui-même choisir latin et  grec, puisqu'il est limité à deux modules... Précisons, si besoin est, que le  fait de pouvoir suivre deux Langues Anciennes simultanément est devenu pour une  grande majorité d’établissement un luxe que l’on ne peut ou ne veut plus se  payer. 
                
              Morituri te  salutant ? / Ceux qui vont mourir te saluent ? 
               
                - A quoi cela  aboutira-t-il ? Demain, un élève qui se destine à une classe scientifique  n'aura plus a priori la possibilité de suivre une langue ancienne, or comme les  statistiques nationales le prouvent, la majorité des élèves latinistes et  hellénistes provient des sections scientifiques. Il n'y aura plus alors qu'à  ressortir la règle des quotas pour effectifs réduits et les sections seront  fermées... La Belgique il y a quelques années a connu la même menace : une  immense pétition a fait reculer le projet... 
                - Le grec ancien  semble plus menacé encore que le latin par cette réforme car les effectifs  faibles au départ vont être divisés par deux à cause de la semestrialisation,  ce qui accroît d’autant le risque de fermeture de sections et implique un  double niveau à gérer. Il faut savoir que dans certaines académies ce n'est pas  le nombre d'élèves réel qui compte en lycée mais ceux qui choisissent le grec  (ou le latin) comme enseignement obligatoire (et non comme option), c’est à  dire quelques élèves de L… 
                - On peut  légitimement se poser d’autres questions concernant la place laissée aux  Langues Anciennes dans ce lycée réformé.  
                - Qu’est-il  réellement possible de faire en 5 ou 6mois de latin ou de grec (voire 4 compte  tenu des vacances scolaires) ? Comment opposer à la mode du fast-learning et à  l’irrésistible tentation du zapping modulaire, le formateur travail de patience  et de rigueur nécessaire à la bonne intelligence des Langues Anciennes ? 
                - Comment les Langues  Anciennes pourront-elles dorénavant être évaluées au baccalauréat ? D’ailleurs  le seront-elles encore ?  L’évaluation  au baccalauréat ne sera-t-elle pas, par économie de moyens, réservée au seul  tronc commun ? Dans le meilleur de cas, quelles formes prendront les épreuves  qui devront évaluer des élèves qui auront reçu des préparations différentes ?  Le coefficient 3 qui récompensait l’investissement des élèves ayant poursuivi  les Langues Anciennes jusqu’au bac sera-t-il conservé ? 
                - Comment avec  toutes ces implications négatives pour le latin et le grec, cette réforme du  lycée pourrait-elle - élément pourtant présenté comme crucial dans le « Point  de situation sur la réforme du lycée » de Xavier Darcos du 17 juillet 2008 -  combler, en Langues Anciennes, le fossé qui sépare l’enseignement secondaire de  l’enseignement supérieur ? A moins que ce ne soit sur les Langues Anciennes  elles-mêmes que l’on veuille jeter de la terre ?  
                
              Desinit in  piscem ? / Cela finit en queue de poisson ? 
               
                - Enfin, extrapolons  un peu et imaginons la situation des Langues Anciennes dans deux ou trois ans au  lycée. A cause de l’émiettement des modules, les effectifs seront jugés  insuffisants et les classes d’hellénistes puis celles des latinistes seront  fermées les unes après les autres. On peut se demander alors combien de temps  ces dernières perdureront au collège sans poursuite possible au lycée ? Deux,  trois, cinq ans peut-être ? 
                - Pouvons-nous donc  renoncer à assouvir la curiosité de plus d’un demi million d’élèves qui, chaque  année, choisissent par eux-mêmes d’étudier le latin ou le grec ? 
              (550.000 élèves -  chiffres 2007 – enseignement public et privé ; Sources : Ministère de  l’Education nationale (RERS - Repères et références statistiques sur les  enseignements, la formation et la recherche, http://www.education.gouv.fr/stateval/rers/repere.htm , DESCO - Division des Enseignements scolaires) 
              - Nous rapportons  donc ci-dessous, telles quelles et de façon chronologique, les quelques  informations qui ont filtré ces dernières semaines, essentiellement sur le Web -  dernier bastion de la libre expression concernant l’avenir des Langues  Anciennes. 
                
              Le forum sur la  réforme du lycée ouvert suite à sa présentation par M. Darcos le 21  octobre. 
               
                - Du 6 au 15  novembre a été ouvert, sur le site education.gouv.fr du Ministère, un forum sur  la réforme du lycée qui invite les professeurs, les élèves et les parents à  poser des questions, proposer des réflexions, des expériences à ce sujet.  
                - Ce forum déjà peu  fréquenté du fait de sa faible longévité ( 
 semble avoir été peu fréquenté par les  professeurs de Lettres classiques ! 
- Quelques questions  seulement concernent les langues anciennes pourtant particulièrement concernées  par cette réforme.  
  http://www.education.gouv.fr/cid22901/reforme-du-lycee-dialogue-en-direct-sur-internet.html  
                
              Communiqué de la  CNARELA du 20 octobre 2008 : Le français et les langues anciennes dans la  réforme des Lycées 
               
                - Les organisations  soussignées, ayant examiné l’état actuel du projet de réforme du lycée,  estiment que le nouveau dispositif compromettrait gravement la qualité de  l'enseignement public, qui est un devoir de l'État. 
                - La répartition  généralisée en modules semestriels, les uns obligatoires, les autres «  d’exploration », de 3 heures hebdomadaires aboutirait à réduire d’un tiers  l’horaire obligatoire de français en classe de seconde, au rebours de l’effort  fait en amont (primaire et collège) pour renforcer la maîtrise de la langue et  la formation littéraire. 
                - Ce système  ruinerait dans une large mesure toute progression méthodique dans  l’apprentissage des matières « d’exploration » et favoriserait leur abandon en  cours d’année. Il interdirait dans les faits tout couplage des deux langues  anciennes, latin et grec, et même, pour la plupart des lycéens, le choix d’une  langue ancienne. L’évaluation au baccalauréat serait rendue quasiment  impossible. 
                - Constatant que la  maîtrise du français est encore très loin d’être assurée au lycée pour la très  grande majorité des élèves, les signataires jugent nécessaire de réserver, pour  le français en classe de seconde, 5 heures hebdomadaires sur l’année, intégrant  une initiation au domaine gréco-latin dans sa double dimension culturelle et  littéraire, et de maintenir hors semestrialisation les horaires actuels de  français dans le cycle terminal, aussi bien général que technologique. 
                - Les signataires se  prononcent aussi pour le maintien, sans diminution horaire, de deux  enseignements optionnels annuels, sanctionnés au baccalauréat, condition  indispensable pour éviter notamment l’éradication des langues anciennes de  l’enseignement secondaire. 
                - Il en va de  l’efficacité de la formation initiale et de la préparation d’études supérieures  réussies. 
              A.G.B. (Association  Guillaume Budé), 
                A.P.F.L.A.-prépa  (Association des Professeurs de Français et de Langues Anciennes de Classes  Préparatoires), 
                A.P.L. (Association  des Professeurs de Lettres), 
                A.P.L.A.E.S.  (Association des Professeurs de Langues Anciennes de l'Enseignement Supérieur), 
                C.N.A.R.E.L.A.  (Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues  Anciennes), 
                Sauver les Lettres,  S.E.L. (Sauvegarde des enseignements littéraires). 
                http://www.cnarela.fr/  
                
              Compte-rendu de  l'audience accordée le 7 novembre 2008 de 15h30 à 16h30 à Paul Demont,  président de l'association SEL (Sauvegarde des Enseignements Littéraires) , par  M. Mark Sherringham, conseiller de M. Xavier Darcos.  
               
                - L'audience a pour  objet les deux points abordés dans la lettre que M. Demont a envoyée à M. le  Ministre Xavier Darcos le 10 octobre, la réforme des Lycées, la réforme des  concours de recrutement, du point de vue des enseignements littéraires. 
                - M. Sherringham  apporte tout d'abord des précisions très importantes sur la réforme des Lycées  en ce qui concerne le français et les langues anciennes en classe de seconde. 
                - Les groupes pour  les nouveaux programmes travaillent sur la base d'un horaire annuel de français  de quatre heures hebdomadaires dans le tronc commun. A cela s'ajoute la  possibilité du choix ou bien d'un module semestriel d'exploration de  littérature française de trois heures, ou bien d'un ou deux modules semestriels  de soutien de trois heures pour les élèves en difficulté. L'horaire  hebdomadaire de français d'un élève pourra donc varier, sur l'année, de quatre  heures jusqu'à un maximum de sept heures. M. Demont se déclare rassuré par ces  précisions. Le projet pour la seconde, tel qu'il est maintenant connu, est en  cohérence avec les efforts entrepris dans le primaire et au collège pour  améliorer la connaissance par les élèves de leur langue et de leur littérature.  Il exprime le souhait que cette cohérence soit préservée aussi dans  l'organisation du cycle terminal. Il demande que le module d'exploration de  littérature française fasse une place aux liens étroits de notre littérature  avec l'antiquité gréco-latine. 
                - Les langues  anciennes seront proposées en "exploration" sous la forme de modules  semestriels successifs de latin ou de grec de trois heures . Cela signifie que  les proviseurs devront, dans leur organisation annuelle, prévoir la possibilité  pour les élèves de choisir au premier semestre un module de niveau 1 en latin  ou en grec, et au second semestre de choisir un module de niveau 2 ou bien un  module de niveau 1 dans chacune des langues. Il est envisagé de demander aux  élèves, au début de l'année, deux choix fermes d'enseignement d'exploration  pour le premier semestre et deux intentions pour le second semestre. M.  Sherrignham insiste sur le fait que l'enseignement de LV2 étant désormais dans  le tronc commun, la possibilité du choix d'une langue ancienne devrait s'en  trouver élargie. M. Demont espère que suffisamment de lycées offriront cette  possibilité, et souhaite qu'il soit possible, notamment en grec, en cas  d'effectifs faibles, et malgré les difficultés qui en résulteront naturellement  pour l'enseignant (mais qui sont déjà actuellement rencontrées) de choisir un  niveau 1 au second semestre en rejoignant le groupe constitué au premier  semestre. La question du cycle terminal n'a pas été abordée. 
                - Pour les concours,  M. Sherringham réaffirme les décisions prises: un recrutement par concours  national avec admissibilité à l'issue d'un écrit comportant deux épreuves  (épreuves académiques dans le cas des professeurs des écoles, et épreuves  nationales pour les professeurs des collèges et lycées), concours couplé à un  master. Il souhaite vivement que les universités proposent rapidement des  masters disciplinaires adaptés. L'enseignement disciplinaire, étant donné la  présence d'une admissibilité sur la base d'épreuves d'écrit presque entièrement  disciplinaires, devra rester fondamental. La formation pédagogique sera  valorisée par un coefficient plus important à l'oral. Les maquettes des  nouveaux concours doivent être remises pour la fin novembre. Il y aura deux  concours en Lettres: Lettres modernes et Lettres classiques. 
                - M. Demont donne  acte au Ministère de sa volonté de laisser toute sa place à la formation  disciplinaire par le biais de l'admissibilité. Il fait part de ses craintes  devant la difficulté pour certaines universités de mettre en place des masters  réellement disciplinaires, et devant la possibilité que se créent des masters  très peu disciplinaires. M. Sherringham estime que de tels masters, s'ils se  mettent en place, seront peu efficaces dans la perspective des concours telle  qu'elle a été définie. M. Demont insiste sur la nécessité impérative de  préserver la possibilité de préparer le concours de l’agrégation pour les  lauréats du nouveau concours (à la fois par un report d’intégration et par une  inscription à l’université). 
                - M. Demont demande  des précisions sur l'épreuve de "français et culture humaniste" du  professorat des écoles. M. Sherringham insiste sur la place réservée désormais  à l'évaluation précise du niveau de français des candidats par le biais d'une  épreuve qui les mettra en présence d'un texte ou de textes "portant sur un  thème de littérature, d'histoire, de géographie, d'histoire des arts ou  d'éducation civique et morale". 
                - Pour le concours  de Lettres classiques, à l'écrit, le choix entre version grecque ou latine  (accompagnée vraisemblablement de questions portant sur la version et son  contexte donné en bilingue) sera effectué par tirage au sort le jour de  l'épreuve, et à l'oral il est envisagé d'introduire dans l'épreuve de  didactique la langue ancienne qui n'aura pas été tirée au sort à l'écrit. M.  l'Inspecteur général Pascal Charvet préside le groupe qui doit proposer la  nouvelle maquette. 
                - M. Demont fait  part de ses craintes pour le concours de Lettres modernes. La réduction à deux  épreuves d'écrit risque de faire disparaître la langue vivante ou ancienne  actuellement obligatoire. M. Sherringham reconnaît la difficulté et demande  qu'on fasse des propositions très rapides à M. l'Inspecteur général Jean  Ehrsam, qui préside le groupe qui doit proposer la nouvelle maquette. M. Demont  demande d'ores et déjà qu'un aspect de la seconde épreuve écrite permette d'évaluer,  au choix du candidat, sa compétence en la matière. 
                - Au total, cette  audience a permis de dissiper certaines craintes éprouvées par notre  Association, notamment pour la place du français dans la réforme des Lycées en  classe de seconde. Nous restons cependant très attentifs à la façon dont seront  ou ne seront pas proposées les modules de langues anciennes. D’autre part, la  question du cycle terminal et du baccalauréat reste en suspens. Les projets de  nouveaux concours de recrutement sont désormais aussi mieux connus et leur  orientation disciplinaire mieux affirmée. Nous accueillons avec satisfaction le  maintien d'un concours de Lettres classiques exigeant la connaissance du latin  et du grec. Nous réaffirmons cependant la nécessité pour tous les professeurs  de français d'avoir une connaissance suffisante de l'antiquité gréco-latine, et  de l'évaluation de cette connaissance dans le cadre d'une épreuve du  concours." 
                - Retrouvez ce  compte-rendu sur le site de l’association SEL, fondée par Jacqueline de Romilly. 
                http://www.sel.asso.fr/  
                
              Pétition pour la sauvegarde du latin et du grec  sur le site de l’association SEL 
               
                - L’association SEL,  Sauvegarde des Enseignements Littéraires, propose de signer une pétition en ligne  pour la sauvegarde du latin et du grec. Il suffit de taper vos nom, prénom et  profession (facultatif).  
              - Voici le  descriptif de la pétition : 
                Les projets de  réforme de la classe de seconde des Lycées 
« L’audience  dont le compte-rendu figure ci-dessus nous a quelque peu rassurés en ce qui  concerne le français. Mais le sort du latin et du grec reste en péril dans  l’état actuel des projets, qui prévoient la disparition de tous les  enseignements facultatifs. Or ceux-ci assurent actuellement, et de très loin,  l’essentiel des effectifs de langues anciennes. D’autre part, plusieurs modules  nouveaux, renforçant les matières fondamentales, sont ajoutés dans les options  obligatoires, ce qui diminuera d’autant les choix de langues anciennes, même si  la seconde langue vivante passe dans le tronc commun. 
Pourquoi interdire  aux lycéens de travailler plus en vue de leur enrichissement intellectuel? Nous  demandons que soit prévue la possibilité d’au moins une option facultative  sanctionnée au baccalauréat. » 
- La pétition compte  à l’heure actuelle quelque 3000 signatures, bien loin des 210.000 signatures rassemblées  pour les RASED. Les enseignants de langues anciennes souffriraient-ils d’un  déficit de communication ? L’information mériterait tout de même d’arriver  aux oreilles des 550.000 collégiens et lycéens qui étudient le latin et le grec  et qui font des langues anciennes la deuxième langue étudiée dans le secondaire  après l’anglais… 
- Vous pouvez signer  la pétition à l’adresse suivante : 
  http://www.sel.asso.fr/petition.php  
                
              Interrogations sur le site Weblettres 
               
                - Dans les synthèses  des listes collège et lycée du site Weblettres, on s’attardera sur la synthèse  n°599 datée du 15 novembre et consacrée à la réforme des lycées. On y trouvrera  d’intéressantes interrogations sur la place qui sera accordée au français dans  le tronc commun et sur la concurrence entre les matières du domaine  « humanités ». 
                http://www.weblettres.net/spip/article.php3?id_article=883  
                
              Sauver les lettres : un  tableau synthétique des options menacées 
               
                - Le collectif de  professeurs, Sauver les lettres, propose un tableau de synthèse des  enseignements menacés dès la classe de seconde avec la réforme de M. Darcos. Ce  tableau consultable en ligne ou téléchargeable présente les choix prévisibles  des familles en ce qui concerne les modules semestriels. 
                http://www.sauv.net/Darcoslyceetableau.php  
                
              L’initiative d’un collègien 
               
                - On pourra  consulter également l’initiative touchante d’un élève de 3ème du 85  qui a ouvert un blog afin de mobiliser l’opinion contre la menace qui plane sur  les langues anciennes. Vous pouvez bien sûr signer sa pétition et laisser un  message dans son livre d’or pour l’encourager.   
                http://latingrec.e-monsite.com/accueil.html  
                
              L’action de la CNARELA (Coordination Nationale des  Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes) 
               
                - La CNARELA  surveille de près l’évolution de la situation des langues anciennes dans la  réforme du lycée annoncée. Elle engage les enseignants à se mobiliser et  propose au téléchargement une affiche "Qui veut la Mort du Latin et du  Grec ?" dont l’utilisation est libre pour les manifestations, informations  des collègues, des parents et des élèves. 
                - La CNARELA a  également établi un modèle de lettre ouverte au Ministre de l’Education  Nationale dont voici la teneur : 
                « Qui veut la mort du latin  et du grec ?  
                Lettre ouverte au Ministre  de l’Education nationale  
                Monsieur le Ministre,  
                Ministre, récession,  affection nosocomiale, métaphore, idéal, idéalisme, démocratie, stratosphère, géopolitique,  to stand, stehen, estar, mujer…  
                Ces mots scientifiques  ou du vocabulaire de tous les jours, ces mots français, anglais, allemands, espagnols  puisent leurs racines communes dans le latin et le grec, langues-mères de l’Europe.  
                De la Renaissance au  XXIème siècle, architectes, peintres, sculpteurs, musiciens conversent avec l’art,  l’histoire, la  mythologie du monde gréco-romain.  
                De la Renaissance au  XXIème siècle,  en Europe, les écrivains,  les philosophes, les politiques font référence à Homère, Socrate, Platon, Aristote,  Tacite, Virgile…  
                465 000 élèves du collège  au lycée en L, mais surtout en S et ES étudient le latin  (seconde langue  étudiée après l’anglais) et le grec, parce qu’ils  ont bien compris que les langues et cultures de l’antiquité  leur permettaient de s’approprier la langue  française et le patrimoine culturel européen.  
                Or la réforme de la classe  de seconde du lycée organise la mort du latin et du grec :  
 La réforme interdit de facto  aux élèves scientifiques de choisir des langues  anciennes en établissant une concurrence entre les modules Sciences et  Humanités, en offrant dans les modules un enseignement  renforcé des matières de tronc commun.  
 La réforme, loin de supprimer les filières, les  renforce en marginalisant encore davantage la filière littéraire sans présenter  les débouchés qu’elle offre.  
La réforme remet en question  la continuité d’enseignement  du latin et  du grec entre le collège et le lycée. De plus, les lycéens ne  s’investiront pas dans un enseignement qu’ils  ne pourront pas valider au baccalauréat.  
La réforme, en marginalisant  le latin et le grec, prive l’enseignement d’un facteur d’intégration et de promotion  sociale.  
N’agissez pas dans la  précipitation, Monsieur le Ministre. Ne soyez pas le fossoyeur du latin et du grec  qui vous ont nourri et qui  nourrissent le  patrimoine  linguistique et culturel de l’Europe. » 
              - Cette lettre  ouverte est à télécharger sur le site de la CNARELA et à envoyer à M. Xavier  Darcos, Ministre de l’Education nationale, 110 rue de Grenelle, 75007 Paris. 
                - Enfin, le site  propose depuis peu deux vidéos hébergées sur Youtube : la première explique  pour les non-initiés le contenu et les conséquences dramatiques du projet de réforme  de la formation et du recrutement des enseignants. La seconde présente les motions  des universités et sociétés savantes. 
  http://www.cnarela.fr/ 
               |