Civilisation - Fiches Civilisation et exposés

 

- L'école à Rome -

Introduction

- A Rome, l'immense majorité des hommes libres et une grande partie des esclaves savent au moins lire et écrire : la société romaine accorde une grande importance à la formation des enfants, même si l'on est plus instruit dans les villes que dans les campagnes, et dans les couches élevées de la société que parmi les humbles.

1. Les différents types d'enseignement et de professeurs...

- Le paterfamilias peut choisir de faire élever son enfant à la maison, en le confiant à un "professeur particulier", qui peut être un esclave instruit ;

      un professeur donnant des cours à domicile

mais généralement, il l'envoie à l'école primaire (ludus, i)

- Les écoles romaines sont mixtes ; les filles cependant ne poussent pas leurs études aussi loin que les garçons. Un esclave, le "pédagogue" (paedagogus) s'occupe de l'enfant et l'accompagne à l'école, quand il n'a pas la tâche lui-même de l'instruire. Souvent d'origine grecque, il fait office de répétiteur bilingue. L'enseignement "primaire", que les enfants suivent à partir de 7 ans, est assuré par l'instituteur (magister ludi).  Les élèves doivent porter la toge prétexte (toga praetexta) aisément identifiable à ses deux bandes rouges vertiacales.

 toga praetexta.    groupe d'enfants portant la toga praetexta. 

- De 11 à 15 ou 16 ans, les adolescents se rendent chez le grammaticus, le « maître de langage » puis le rhéteur (rhetor, oris) dans le cadre d'un enseignement supérieur.

2. Locaux, conditions de travail et méthodes d'un magister ludi...

      une école romaine

- A l'école primaire, le magister ludi enseigne le B-A BA. Il commence par enseigner les lettres, puis les syllabes, puis les mots. Il passe alors très progressivement à la lecture de phrases simples puis de textes courts.

- La lecture se fait à voix haute ; l'élève répète après le maître.

- Le maître guide lui-même la main de l'élève ou lui fait suivre un sillon de modèles gravés en creux que l’élève doit suivre. On s'initie au calcul avec l'abaque, abacus, une tablette avec des jetons coulissant dans des rainures ou avec de simples galets.

       abaques romaines.

- Les châtiments corporels sont la règle. Plusieurs auteurs latins parlent de leurs souvenirs d'école et certains sont plutôt de mauvais souvenirs.

- Les maîtres, pauvres, mal payés et peu instruits, ont trop d'élèves et des locaux misérables. Pour vivre plus décemment, ils acceptent souvent des travaux supplémentaires de copistes.

       un copiste en plein travail ( !!! XVème siècle p.C.)

- Les enfants de 7 à 11 ans (garçons, filles et même esclaves) apprennent à lire, écrire et compter dans l'inconfort le plus complet. Cette école primaire est payante et autoritaire : les coups sont courants et le maître frappe les enfants avec la férule (une baguette de bois) ou bien des lanières de cuir, ancètres du martinet.

     magister tenant la férule (époque de Claude)

- L'école, ouverte aux bruits de la rue, devient parfois glaciale l'hiver. La classe peut d'ailleurs se faire au bord d'un chemin, sur une place publique ou bien sous un des portiques du forum. Les instituteurs les plus en vue peuvent avoir leur "ludus" au forum entre deux échoppes de marchands...

- La pédagogie, plutôt autoritaire, repose sur l'imitation et sur le "par coeur". Les manuels scolaires n'existent pas et les élèves apprennent des passages entiers de grands auteurs latins : Virgile, Tite-Live...

3. Les outils de l'élève

- On rapporte qu'Hérode Atticus, riche citoyen d'Athènes, demanda au précepteur de son fils de faire défiler devant lui d'immenses panneaux de bois où étaient peintes les 24 lettres de l'alphabet portées par des esclaves. Peu d'enfants bénéficiaient de ce luxe pédagogique.

      tableau dans une classe romaine

- L'élève ordinaire recopiait les lettres sur des tablettes de cire (cera, ae ou tabella) à l’aide d’un stylet de bois ou de métal, le stylus, l’ancêtre de notre stylo. On pouvait également écrire sur du papyrus ou du parchemin avec un roseau taillé, le calame (calamus, i) que l’on trempait dans de l’encre, mais ces matériaux très coûteux n’étaient pas utilisés à l’école.

      tablette de cire et stylet reconstitués. calames.

- En guise de cartable, les élèves portent (ou font porter par leur pédagogue) une boîte (capsa, ae) qui contient leurs instruments de travail (cerae, stili, etc) et leur déjeuner.

       une capsa.      capsa remplie de volumina.

- On reste souvent à l'école toute la journée. L'école s'interrompt pendant les grandes chaleurs de l'été.

4. L'enseignement supérieur

- A l'âge de 11 ans, les enfants des familles les plus riches partent dans une grande ville de province, les leçons du grammairien ou maître de langage (grammaticus), puis du rhéteur (rhetor, oris), sorte de professeur d'éloquence.

a) Le grammaticus

- Il commence sa leçon par la praelectio, explication de texte (latin ou grec) ; il enseigne notamment à découper correctement les mots, les phrases et les vers, car le texte latin à l'origine est écrit sans ponctuation et sans espace.

- Ensuite l'élève se lance dans la lectio : lecture du passage ; puis il note et mémorise les les commentaires donnés par le grammaticus.

- Il fait également des exercices de rédaction et poursuit l'apprentissage du calcul (mais pas au-delà la division).

- Les professeurs viennent d'Athènes, de Pergame, de Rhodes et même d'Alexandrie en Egypte, où l'enseignement existe depuis longtemps.

- Jusqu'à 13 ou 15 ans, l'enfant suit les leçons de ces grammairiens qui leur apprennent la littérature grecque et latine (Homère est alors la grande référence et on l'apprend "par coeur" ; Tite-Live est l'historien latin le plus lus et recommandé ; Virgile raconte dans le grand poème épique de l'Enéide les origines de Rome), l'histoire et la géographie, la musique, la mythologie, plus que les mathématiques.

b) Le rhéteur

- Puis, pour les meilleurs et les plus fortunés, le rhéteur dispensera un enseignement supérieur qui se résume essentiellement à l'art de faire des discours et de rédiger en bon latin : la rhétorique. C'est le privilège de peu d'enfants : Les fils de sénateurs, les futurs fonctionnaires de l'administration républicaine et plus tard impériale suivent ainsi les leçons du rhéteur.

- Savoir parler, discourir en public, argumenter, attaquer en procès, gagner son auditoire... toutes ces compétences sont nécessaires pour devenir un jour édile, sénateur ou consul.

- Les grands hommes politiques Cicéron et César (1er siècle av.) ont suivi un enseignement en grec et en latin très poussé, et ils sont restés célèbres pour leur maîtrise de la langue : cf. les discours d'orateurs de Cicéron et Les commentaires sur la guerre des Gaules de César qui sont des modèles de langue classique.

- Cet enseignement vise l'éloquence et est centré sur la littérature et la langue.

- Les romains, bons techniciens des mines, des routes, de la construction et de la stratégie militaire, n'ont pourtant pas créé un véritable enseignement scientifique et technique comme les grecs ou les arabes avaient pu le faire.

- Le savoir scientifique et technique semble se transmettre dans le cadre des métiers et des familles. L'artisan enseigne à son apprenti, le père apprend à son fils la technique de son métier.

- Les seules matières enseignées officiellement sont celles qui, comme le droit, la rhétorique, la philosophie, conduisent aux carrières administratives et politiques, les seules qui intéressent les riches.

 

 

 

Texte repris emprunté au site :  http://www.cc-parthenay.fr/parthenay/creparth/marchioux/Site%20p%E9dagogique%20LATIN%20AUTREMENT/index.htm