The 100 : l’humanité a sauvé le latin, le latin a sauvé l’humanité

Dès le premier épisode de la série The 100, on pressent que l’antiquité va jouer un rôle important… Pourtant, nous sommes d’emblée dans un univers de science-fiction, donc bien loin de l’époque romaine ou grecque.

Le postulat de départ est le suivant (résumé appuyé sur celui de Wikipedia) :

La série débute 97 ans après un holocauste nucléaire qui a décimé en 2052 la population de la Terre. Quelques personnes ont survécu dans des stations spatiales en orbite à ce moment-là, depuis reliées entre elles et réorganisées afin de garder leurs habitants en vie. Ce groupe de stations se nomme l’ARCHE.

Trois générations se sont ensuite succédé dans l’espace mais les ressources s’épuisent et des mesures draconiennes ont été prises. Les dirigeants de l’Arche font des choix impitoyables pour assurer leur futur, notamment celui d’exiler secrètement un groupe de 100 prisonniers mineurs à la surface de la Terre pour savoir si elle est redevenue habitable…

La série TV est basée sur les romans éponymes de Kass Morgan, publiés de 2013 à 2016. L’éditeur avait décidé, en même temps que l’écriture du roman, de mettre en production une série avec le même concept de départ mais finalement assez éloignée de l’histoire “originale” qui est diffusée sur The CW depuis 2014, Sy Fy en France. Quatre saisons ont déjà été diffusées, la cinquième est attendue pour début 2018.

“Pilot”, le premier épisode de la première saison nous fait assez vite découvrir une jeune fille au prénom “antique” : Octavia, interprétée par une jeune actrice grecque.


Octavia, et son grand frère Bellamy font partie des 100 jeunes “criminels” envoyés depuis l’Arche, une station spatiale, sur la Terre pour vérifier si la planète est à nouveau habitable.

On découvre  assez vite ce qui leur a valu d’être jugés “criminels” : Octavia est la petite soeur de Bellamy, alors que sur l’ARCHE, il n’était pas autorisé d’avoir plus d’un enfant… Leur mère, Aurora, avait pourtant réussi à cacher à tout le monde sa grossesse, avait accouché seule, aidée de son premier fils Bellamy et élevé sa fille Octavia à l’insu de tous, pendant 16 ans, usant d’une ruse lors des contrôles :

“That’s Octavia Blake, the girl they found hidden in the floor.”” (extrait de la transcription en anglais de l’épisode 1

Dans l’épisode 6 de la saison 1, (“His Sister’s Keeper” en version originale, “Responsabilité” en français) un flashback nous donne à voir la scène de l’accouchement. On y apprend que le choix du prénom de la jeune fille, Octavia, et son lien avec l’antiquité sont loin d’être fortuits :

Bellamy [Aurora groaning with labor pains] Mom, please, let me get a doctor.
Aurora [gasping] No! You can’t tell anyone. Tell me what happens if you do. Say it.
Bellamy Y-you get floated. I don’t understand. Why is it wrong to have more than one baby?
Aurora The Ark couldn’t survive. The chancellor can’t allow it.
Bellamy He’s, like, the emperor Augustus, right?
Aurora That’s right. Just like the emperor we read about. [gasping] The baby’s coming. Get the blanket. [Bellamy grabs blanket as baby comes out. They wrap her in the blanket] Aurora My brave boy. You have a sister. [gives her to Bellamy] You should name her.
Bellamy Augustus had a sister. Octavia. [Octavia starts to fuss] Aurora Bellamy, you can’t let her cry. Here. Give her to me.
Bellamy No, mom, mom, you can’t fall asleep.
Aurora I’m so tired. Your sister. Your responsibility. [Octavia starts to cry] Bellamy Mom, mom, what do I do? Mom! [Aurora falls asleep] Shh! Please! Shh shh shh! [puts his index finger in Octavia’s mouth] See, I told you. It’s okay. I won’t let anything bad happen to you, Octavia. I promise.

Ayant la responsabilité de choisir un prénom pour sa soeur,  Bellamy se décide pour celui de la jeune soeur de l’empereur Auguste, Octavia. On notera d’ailleurs que les mots de Bellamy nous laissent penser que les habitants de l’arche assimilent les responsabilités de leur chancelier à l’empereur romain Auguste…

Aurora lisait-elle à son fils des extraits de la Vie des douze Césars de Suétone pour les instruire sur les faits des grands empereurs ? On ne le sait pas, mais dans l’épisode 10 de la saison 2, Bellamy précise que leur mère leur lisait également de la mythologie, ce qu’Octavia appréciait beaucoup :

“My mom read mythology to us all the time, Octavia loved it.” (extrait de transcription en anglais de l’épisode 10 de la saison 2

Bien qu’évoluant singulièrement au fur et à mesure des saisons, le frère et la soeur n’ont rien oublié de ce que leur mère leur lisait, puisque dans les mots qu’ils échangent lors du dernier épisode de la saison quatre, ils parlent de mythologie : Bellamy réconforte sa soeur sur ses capacités de “chef” en la comparant à Prométhée : à l’instar du titan, il lui affirme qu’elle est capable de “voler le feu” pour redonner l’espoir et sauver les hommes… il faut dire qu’à ce moment de l’histoire, l’humanité est en bien mauvaise. Une seconde catastrophe nucléaire est sur le point de ravager la terre. Octavia, fine connaissance du mythe, ne manque pas de rappeler que loin d’être récompensé pour son acte, Prométhée a fini enchaîné…

Il est heureux que l’humanité, dans sa fuite, ait emporté quelques ouvrages en lien avec l’Antiquité, puisqu’une fois de retour sur terre, cela fut bien pratique, comme nous le verrons plus tard !

D’ailleurs, sur l’Arche, il n’y a pas que la famille Blake qui se soit intéressé “au passé”. Nous apprendrons à la saison 3 que Jacapo Sinclair (présent depuis le début dans l’histoire), a lui aussi appris le latin, au point d’être capable de le lire, de le comprendre, et même de faire du thème (nous en parlerons un peu plus tard), que la scientifique Becca a tenu un journal quasiment en latin (idem),  que plusieurs personnages sont versés dans les subtilités mythologiques, et que de nombreux autres personnages portent des prénoms en lien avec l’antiquité. Citons Marcus Kane, Thelonious Jaha, Diana Sydney, Roma Bragg, Horace…

Pour l’instant, revenons à Octavia, à son frère et aux 100 criminels envoyés sur Terre. Sans dévoiler trop l’intrigue, on peut dire que quelques uns vont s’en sortir, mais se heurter à l’hostilité des “natifs”, quelques habitants de la Terre qui ont réussi à survivre malgré les explosions nucléaires recomposant “des clans” ou s’enfermant dans une base militaire souterraine sur-équipée.

Sur Terre également, la catastrophe nucléaire n’a pas entaché le lien avec l’antiquité.  Parmi les natifs, on trouve quelques “prénoms” aux consonances bien antiques : Gaia, Echo, Indra, Lexa, Titus, Nyko, Vesta… mais le lien ne s’arrête pas à ces quelques noms.

A la toute fin de l’épisode 3 de la deuxième saison (Raepercussions / Actes et Conséquences) c’est en lien avec une base militaire dans laquelle s’étaient enfermé des habitants juste avant la catastrophe, le “Le Mont Weather”, que nous allons entendre parler pour la première fois du projet “Cerberus”. Une scientifique demande de marquer Lincoln, un natif proche des 100, qui vient d’être capturé, “pour le programme Cerberus” :

Mark this one for the Cerberus Program.”

Nous ne tarderons pas à apprendre et à voir ce qu’il en est : le programme Cerberus transforme les hommes capturés par des habitants du Mont Weather en “démons” ultra violents sans âme. Lincoln s’en sortira toutefois et aura l’occasion de raconter à son “beau-frère” Bellamy ce qu’il a enduré :

They remove your clothes, blast you with warm water and douse you with something that burns even worse. Then we were sorted, the other were tagged Harvest I was tagged Cerberus and turned into a reaper.

Ce à quoi Bellamy ne peut s’empêcher de rappeler qu’il est fin connaisseur de la mythologie grâce à sa mère. Il sait très bien à quoi “Cerberus” fait référence :

Cerberus, the three-headed dog who guards the underworld. My mom read mythology to us all the time, Octavia loved it.

 

La saison 2 se conclura sur la destruction du mont Weather et la mort de ses habitants, décidée par Clarke, “leader” des 100. La jeune fille doit prendre une décision forte, et elle hésite… Le titre de l’épisode 12 est en anglais “Rubicon”, une référence évidente à l’expression “franchir le Rubicon” qui signifie “franchir le point de non retour”… un peu comme Jules césar face à la rivière Rubicon, hésitant à passer cette “frontière naturelle” qui l’amènerait à rentrer en Italie, violant le droit romain et prenant en cela un gros risque irrévocable.

Dans la saison 3, c’est encore une belle référence à l’antiquité que l’on va découvrir au hasard de l’épisode 1 ( Wanheda (partie 1) ) : le camp dans lequel résident désormais les survivants des 100 et de l’Arche réunis sur terre sous le nom de clan “Skaikru” prend le nom d’Arkadia. Il s’agit d’une enceinte construite autour de la carcasse de l’Arche.

Arkadia… voilà un nom en apparence étonnant, mais en réalité bien pertinent !

L’Arcadie (en grec ancien Ἀρκαδία) est une région rurale de la Grèce située au centre de la péninsule du Péloponnèse, qui n’a jamais eu un poids fort dans la politique grecque, mais qui est devenue peu à peu le symbole d’un âge d’or rempli d’idylles. Cette représentation s’enracine dans la poésie bucolique qui faisait de l’Arcadie le pays du bonheur, le pays idéal.

Virgile en particulier dans Les Bucoliques s’inscrit dans la lignée poétique et bucolique des Idylles de Théocrite, mais décide d’en changer le cadre : le lieu primitif et idyllique peuplé de bergers qui vivent en harmonie avec la nature n’est plus la Sicile, comme chez son modèle grec. Le poète latin idéalise son propre lieu de naissance, l’Arcadie, domaine mythologique du dieu Pan, inventeur de la musique et, par là-même, de la poésie pastorale.

Les 10 églogues qui composent Les Bucoliques sont de courts dialogues entre bergers, avec de nombreuses allusions métaphoriques aux événements politiques contemporains.

Lecture des Bucoliques : http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/virg_bucoliques/lecture/default.htm

‘Talia saecla’ suis dixerunt ‘currite’ fusis
concordes stabili fatorum numine Parcae.
Adgredere o magnos—aderit iam tempus—honores,
cara deum suboles, magnum Iouis incrementum.
aspice conuexo nutantem pondere mundum,
terrasque tractusque maris caelumque profundum;
aspice, uenturo laetantur ut omnia saeclo.
O mihi tum longae maneat pars ultima uitae,
spiritus et quantum sat erit tua dicere facta:
non me carminibus uincat nec Thracius Orpheus
nec Linus, huic mater quamuis atque huic pater adsit,
Orphei Calliopea, Lino formosus Apollo.
Pan etiam, Arcadia mecum si iudice certet,
Pan etiam Arcadia dicat se iudice uictum.

Filez, filez ces siècles heureux, ont dit à leurs légers fuseaux les Parques, toujours d’accord avec les immuables destins. Grandis donc pour ces magnifiques honneurs, cher enfant des dieux, glorieux rejeton de Jupiter; les temps vont venir: vois le monde s’agiter sur son axe incliné; vois la terre, les mers, les cieux profonds, vois comme tout tressaille de joie à l’approche de ce siècle fortuné. Oh! s’il me restait d’une vie prolongée par les dieux quelques derniers jours, et assez de souffle encore pour chanter tes hauts faits, je ne me laisserais vaincre sur la lyre ni par le Thrace Orphée, ni par Linus, quoique Orphée ait pour mère Calliope, Linus le bel Apollon pour père. Pan lui-même, qu’admire l’Arcadie, s’il luttait avec moi devant elle, Pan lui-même s’avouerait vaincu devant l’Arcadie.

Eglogue IV, vers 46 à 59, traduction de M. Nisard (1850)

L’arcadie est donc un locus amoenus que d’autres poètes chanteront  à sa suite, dans l’Antiquité (Ovide), mais aussi à la Renaissance.

En Europe, entre le 14ème et le 16ème siècle, Les Bucoliques sont des modèles régulièrement imités par les poètes. Le thème a particulièrement trouvé une nouvelle jeunesse dans l’entourage de Laurent de Médicis. En 1502 Jacopo Sannazaro publie un long poème, Arcadia, source, dans l’imaginaire occidental, de l’Arcadie comme un monde perdu d’enchantements idylliques.

Au 16ème et au 17ème, il y a un glissement dans les évocations de l’Arcadie. l’Arcadie symbolise toujours un pays idyllique, mais aussi la mort. Plusieurs tableaux de l’époque reprennent ce “topos” en l’associant à des représentations d’un tombeau. C’est en lien avec un élément de l’Eglogue V de Virgile  :

et tumulum facite, et tumulo superaddite carmen:
Daphnis ego in siluis hinc usque ad sidera notus
formosi pecoris custos formosior ipse.

Élevez-lui un tombeau, et gravez-y ces vers: “Je suis ce Daphnis connu dans les forêts et jusques aux astres, berger d’un beau troupeau, moins beau que le berger.”

Eglogue V, vers 42 sqq., traduction de M. Nisard (1850)

Le tombeau évoque la mort, et rappelle que même en Arcadie, la mort est présente. Tout cela est résumé dans une locution latine : “Et in Arcadia ego ” qui signifie littéralement : « Et (je suis aussi) en Arcadie (=le pays des délices), Moi (=la Mort) » ou, plus probablement, « Moi (qui suis mort), je vécus aussi en Arcadie. »

Les deux traductions renvoient à la même idée : même dans un pays idéal comme l’Arcadie, nul n’échappe au destin des mortels. La locution est en quelque sorte employée comme une variante du “Memento Mori”.

Vers 1618-1620, le peintre italien Guercino propose ainsi un tableau qui porte ce titre. En France, Nicolas Poussin proposera quelques années plus tarddeux peintures pastorales représentant des bergers idéalisés de l’Antiquité classique, rassemblés autour d’une tombe austère, avec comme titre “Et in Arcadia ego ” :

Nicolas Poussin, Et In Arcadia Ego, deuxième version (1637)

L’excellent Dictionnaire des Sentences Latines et Grecques de Renzo Tosi donnera plus d’éléments au curieux : https://archive.org/stream/DictionnaireDesSentencesLatinesEtGrecques#page/n131/mode/2up

 

La série The 100 raconte en quelque sorte le retour difficile, mais nécessaire, à l’état de “nature”. Après une explosition nucléaire, la terre a été ravagée. Quelques groupes ont survécu : certains en fuyant dans l’espace pour ne revenir qu’une centaine d’années plus tard, d’autres sur Terre, mais dans les deux cas, tout le monde a fait “un retour à la nature”,  repart de zéro pour fonder une société voulue “meilleure” dans un cadre plus naturel qu’avant la catastrophe. C’est ainsi au milieu de forêts sans fin que se passent les événements. Les rares cités croisées sont en ruine…

Dans cette perspective, pour les skaikru, appeler leur nouveau refuge “Arkadia” a du sens : il s’agit d’une “société pensée idéale”… Toutefois, à part le cadre naturel dans lequel est installé le camp, on est assez loin de la simplicité de l’antique modèle Arcadia.  Arkadia est bien équipée technologiquement : electricité, ordinateurs, centre médical, bar…

“Et in Arcadia Ego”… tout aura une fin… Dans la saison 4, Arkadia est détruite par une nouvelle catastrophe nucléaire… Ah cette belle nature détruite par la folie des hommes (enfin pas tout à fait dans la série…)

 

En contraste à ce nom évoquant un cadre pastoral, la “capitale” des natifs s’appelle Polis, nom évidemment lié au grec πόλις, la cité, dans le sens du latin « civitas », c’est à dire d’une cité-État, une communauté de citoyens libres et autonomes, ce que sont pleinement les clans natifs, divisés en groupes : les Trikru, les Azgeda, les Floukru…

Nous faisons connaissance avec Polis dans la saison 2, à l’épisode 15. Lexa, reine des clans fédérés, mentionne Polis comme capitale et précise que celle-ci changera complètement la façon dont nous voyons les natifs. C’est vrai que jusque là, les scénaristes nous ont donné l’impression que les natifs seraient des “sauvages”

Il faudra attendre la saison 3 pour découvrir Polis que voici :

Située au sommet de quelques collines, luxuriantes de végétation, elle a pour plus haut bâtiment une grande tour où réside le commandant.

…Tour d’ailleurs, qui fait penser à un avatar moderne du phare d’alexandrie, avec sa flamme :

La saison 4 nous laisse également à voir quelques vues des rues… et on croise un temple en ruines :

Autre “clin d’oeil antique”, une “torture” prisée dans la cité de Polis est la crucifixion :

 

On savait donc que dans l’espace, on avait pris soin d’entretenir la connaissance de l’héritage antique, et que les natifs ont également gardé un lien fort… mais étonnament le nom de Polis n’est pas un “premier choix” dicté par une lien voulu avec le mot grec “polis”.

En effet, la série nous apprend que suite à l’imminence de l’explosion nucléaire, 12 nations ont envoyé une station spatiale dans l’espace (dont la France, Cocorico…). Une société privée a toutefois envoyée une treizième station : celle de la scientifique Becca… Cette station portait le nom de Polaris. Suite à de nombreuses aventures sur lesquelles nous ne nous étendrons pas, Polaris a été détruite dans l’espace, et seule Becca a réussi à s’en sortir, fuyant à bord d’une navette qui s’écrasera sur Terre. Le voyage dans l’espace, puis l’atterrissage effacèrent deux lettres : A et R… C’est ainsi qu’on passa de Polaris à Polis (on apprend tout cela dans l’épisode 7 de la saison 3) !

 

La scientifique Becca a déjà été évoquée déjà deux fois dans cet article, sans que nous la présentions vraiment. Réparons cette erreur : Becca était sur Terre une scientifique spécialisée dans les intelligences artificielles. Nous la voyons régulièrement à partir de la saison 3 dans des retours en arrière, ou dans des “visions”, puisque Becca est décédée depuis longtemps au moment où les 100 posent les pieds sur la terre…

Becca était la créatrice, avec son copain Chris, d’A.L.I.E., une intelligence artificielle ayant pris son apparence, qui a pour mission de rendre la vie meilleure pour l’humanité. Mais ce fut un échec, A.L.I.E. ne parvint pas à comprendre l’importance de la vie et la complexité des émotions humaines. Persuadée que pour sauver l’humanité, il fallait drastiquement et insensiblement réduire le nombre d’habitants, elle déclancha en 2052 l’apocalypse nucléaire qui a détruit la terre. Becca va alors tout faire pour réparer son erreur, mais sa création lui a échappé…

Comme dit plus haut, Becca a d’abord survécu dans l’espace, puis à nouveau sur terre. Elle devint la première commandante des natifs, tandis qu’A.L.I.E., sa maléfique création, construisait un “paradis artificiel” pour accueillir ceux qu’elle “sauvait”. En faisant ingérer des puces, elle recrutait des membres, n’hésitant pas à torturer, tuer… L’humanité à peine sauvée se retrouve sous le coup d’une nouvelle menace : celle d’être contaminée par les “membres” de la secte d’A.L.I.E.

La saison 3 de la série est centrée autour de la lutte contre A.L.I.E. Pour se débarrasser de l’Intelligence Artificielle, il faut (en partie) utiliser la seconde création de Becca : une autre puce A.L.I.E.2., directement implentée dans le cou des commandants…

Passons le babla technologique pour en arriver à un point qui nous intéresse : l’activation et désactivation de la puce…

Dans l’épisode 12 de la saison 3 (Demons / Ascende Superius), plusieurs personnages sont mis sur la piste grâce au journal de la scientifique Becca : une phrase-clé active la puce. Mais quelle est cette phrase ? Tous se le demandent… S’en suit un “brainstorming” et il faut le dire, heureusement que Jacobo Sinclair a plus que de beaux restes de latin !

Transcription de l’épisode :

Raven This section here codes for activation with a spoken passphrase.
(…)
Clarke What phrase?
(…)
Monty Seak higher things.
Raven Wait, Becca’s book is full of latin phrases.
Monty I take it ALIE didn’t leave Latin behind in your brain.
Sinclair I studied some latin.
[Sinclair takes the journal.] Sinclair Seek higher things. Altiora petimus. No, go for a less literal translation. Ascende superius.
[The flame activates, Raven reaches towards it with tongs but it soon enough deactivates.] Clarke What happened?
Raven Ascende superius.
[The flame activates again. Raven leans towards it.]

Eh oui, Sinclair se retrouve à devoir faire du thème latin… et il est particulièrement doué !

L’épisode 16 de la même saison (“Perverse Instantiation (Part 2)”), diffusé en mars 2016, aura fait bien cogiter les fans de la série puisqu’on y apprend le code de désactivation de la puce… mais il fallait connaître le latin pour le comprendre !

La série sous-titre régulièrement les passages parlés en Trigedasleng, la langue des natifs… Mais quand le code de désactivation est annoncé par Clarke, aucun sous-titre… après “enquête”, des fans découvriront qu’il s’agit de latin (et non de Trigedasleng non traduit) : “Quia nunc vale” (traduction littérale : “Parce que maintenant, au revoir“) (on ne sait d’ailleurs pas vraiment d’où sort cette phrase en latin…).

Début 2018, la saison 5 devrait être diffusée… on sait déjà qu’un épisode (le 9ème) porte pour titre une autre locution latine : “Sic Semper Tyrannis” ( trad. litt. : « Toujours pareil pour les tyrans »)… Malgré une deuxième vague de destruction, le latin reste là !
Le quatrième épisode fait référence à la mythologie : son titre est “la boîte de Pandore”… et dans les dernières minutes de l’épisode 4, on découvre le nom d’une nouvelle “société”… Je vous laisse apprécier :

A propos Marjorie Lévêque

Professeur de langues anciennes dans l'Académie de Lille. Grande amatrice de bandes dessinées.

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