The One Ring shown on a page from J.R.R. Tolkien: The Lord of the Rings, part I The Fellowship of the Ring, with the text of the Elvish song Galadriel's Lament from tolkiengateway.net Namárië, also called Galadriel's Lament (consulted on 10 July 2020): Altariello nainië Lóriendessë (Quenya for "Galadriel's lament in Lórien") Ai! laurië lantar lassi súrinen, yéni unótimë ve rámar aldaron! Yéni ve lintë yuldar avánier mi oromardi lisse-miruvóreva Andúnë pella, Vardo tellumar nu luini yassen tintilar i eleni ómaryo airetári-lírinen. Sí man i yulma nin enquantuva? An sí Tintallë Varda Oiolossëo ve fanyar máryat Elentári ortanë, ar ilyë tier undulávë lumbulë; ar sindanóriello caita mornië i falmalinnar imbë met, ar hísië untúpa Calaciryo míri oialë. Sí vanwa ná, Rómello vanwa, Valimar! Namárië! Nai hiruvalyë Valimar. Nai elyë hiruva. Namárië! Translation Ah! like gold fall the leaves in the wind, long years numberless as the wings of trees! The years have passed like swift draughts of the sweet mead in lofty halls beyond the West, beneath the blue vaults of Varda wherein the stars tremble in the song of her voice, holy and queenly. Who now shall refill the cup for me? For now the Kindler, Varda, the Queen of the Stars, from Mount Everwhite has uplifted her hands like clouds, and all paths are drowned deep in shadow; and out of a grey country darkness lies on the foaming waves between us, and mist covers the jewels of Calacirya for ever. Now lost, lost to those from the East is Valimar! Farewell! Maybe thou shalt find Valimar. Maybe even thou shalt find it. Farewell!… / Zanastardust , wikipedia

Appel à contribution : Tolkien et l’Antiquité – les Antiquités de la Terre du Milieu (Paris)

journée d’étude du 4 juin 2022, appel pour le 7 mars

Organisation : Dimitri Maillard, ATER en histoire romaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Comité scientifique : Charles Delattre, Professeur de langue et littérature grecque antique, Université de Lille ; Vincent Ferré, Professeur de littérature générale et comparée, Université Paris Est Créteil ; Isabelle Pantin, Professeure émérite de littérature française du XVIe s., ENS Paris ; Sandra Provini, Maîtresse de conférence en littérature française du XVIe s., Université de Rouen

Antiquitas, « le temps d’autrefois », « ce qui précède » : l’univers du Seigneur des Anneaux de J. R. R. Tolkien (1892-1973) fascine par son apparente historicité et dispose bien d’une antiquité, au sens de passé lointain. Dans l’histoire de ce monde, composée d’une multitude de récits communément désignée sous le nom de Légendaire, la place de la littérature antique a été soulignée de longue date.

Les premières amours de l’auteur, formé à la littérature classique, se ressentent particulièrement dans le Silmarillion : la cité de Gondolin présente de fortes ressemblances avec Troie (Bruce 2012, Pantin 2014), Númenor avec l’Atlantide (Delattre 2007, Kleu 2020) ; mais même la Galadriel de son œuvre phare a été rapprochée de Circé (Delattre 2014). On décèle donc chez lui une connaissance approfondie des auteurs anciens, Virgile bien sûr (Reckford 1974 ; Morse 1986 ; Bruce 2012), mais aussi Plutarque (Libran-Moreno 2005) ou Tacite (Obertino 2006). La liste n’est pas exhaustive et l’inspiration homérique, en particulier, affleure dans les récits des Contes Perdus et du Silmarillion. Quant aux sociétés de son univers, elles sont parfois proches des cultures de l’Antiquité, du côté grec (Williams 2017, 2020) ou romain (Allan 1974, Obertino 2006, Ford 2005, Gallant 2020). Cependant la dispersion de ces comparaisons rend la synthèse de ces apports difficile.

La journée d’étude du 4 juin 2022 ambitionne de porter un nouveau regard sur ce passé fictionnel : peut-on y distinguer des périodes antiques évoquant l’antiquité gréco-romaine ? La question est indissociable d’une dialectique associant Antiquité et Moyen Âge car, dans ses Lettres, Tolkien révèle que le Gondor vécut un Moyen Âge (Lettres, n° 131), ce qui implique une Antiquité… ainsi qu’une Renaissance (de ce point de vue, voir Ford 2005, Hunter 2005). Une époque ancienne est d’ailleurs désignée par l’auteur sous le nom de « Jours Anciens » (Elder Days), qui prennent fin avec le Premier Âge, bien avant les événements du Seigneur des Anneaux. Il y aurait alors plusieurs antiquités tolkieniennes.

L’histoire de la Terre du Milieu constitue elle-même une forme d’antiquité fictive, Tolkien ayant indiqué que nous nous situerions actuellement au 7e Âge, dans la continuité des premiers Âges qui forment le sujet de son œuvre. Au-delà des incohérences premières – comme le paradoxe de l’invention de l’écriture – peut-on envisager un continuum entre la Terre du Milieu et l’Antiquité ? Pour ces questions, l’analyse du corpus tolkiennien dans son ensemble (de l’Histoire de la Terre du Milieu aux Lettres, voire en dehors du Légendaire) sera la bienvenue.

On ne saurait chercher dans l’œuvre une image parfaite de l’antiquité gréco-romaine : il n’en est pas même ainsi pour le Moyen Âge, principale source d’inspiration et qui se confond imparfaitement avec la Terre du Milieu. Il s’agirait dès lors de parler d’un antiquisme, au côté du médiévalisme (sur cette notion, voir Ferré 2000, Carruthers 2007, Ferré 2009, 2010, 2013). L’Antiquité (et non plus la seule littérature classique) pourrait ainsi venir compléter le Moyen Âge dans la lecture de l’œuvre. La journée rejoindra ainsi des problématiques posées ailleurs concernant la réception de l’Antiquité dans la littérature et la culture populaire (Bost-Fiévet et Provini 2014, Besson 2019). Dans ce cadre, la réflexion pourra être enrichie par l’analyse distincte des créations dérivées (illustrations, films ou jeux).

Les propositions de communication (10-20 lignes) sont à envoyer avant le 7 mars 2022 à tolkienantique2022@gmail.com

A propos Arrête Ton Char !

Propositions du collectif : https://www.arretetonchar.fr/manifeste-arrête-ton-char-les-lca-aujourdhui/

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