Grèce – Géographie physique

GRàˆCE : MONTAGNES, CAPS et BAIES, àŽLES
Jean-Claude DAUMAS pour Latine Loquere

« La montagne est partout et la mer l´entoure »

La Grèce antique, dont le mont Olympe marque l´extrême nord, est un petit pays de 40 000 km2 (soit une dizaine de départements français) et de 400 km dans sa plus grande dimension (N-S). Elle correspond à  la terminaison méridionale de la péninsule balkanique = prolongement des
Alpes dinariques. On peut la diviser en 3 unités.

I. LA GRECE CONTINENTALE : les deux seules vraies plaines
– Elle est divisée en deux par une chaîne de montagnes N-S qui s´allonge du massif du Pinde au Mont Parnasse (2 460 m et demeure des Muses) et renferme deux plaines importantes :
1) La Thessalie au nord, dominée par le mont Olympe (2 918 m ; point culminant et demeure
« inaccessible » des dieux) est la plus vaste et la plus fertile, célèbre par son élevage de chevaux.
2) La Béotie, autour de Thèbes, abritait le très poissonneux lac Copaïs (poljé), aujourd´hui drainé.
– La péninsule de l´Attique, au nord d´Athènes, se termine au cap Sounion et culmine vers 1 100m aux monts Pentélique (marbre blanc) et Laurion (mines d´argent).

II. LA GRECE PENINSULAIRE : la presqu´île du Péloponnèse
Séparée de la précédente par le très étroit (5 km) isthme de Corinthe, elle présente un relief encore plus tourmenté. De l´Arcadie centrale (lac Stymphale dont Héraclès chassa les oiseaux) flanquée au nord par le mont Erymanthe (Héraclès captura son sanglier), partent vers le sud plusieurs chaînons qui enserrent golfes et étroites plaines comme celles de l´Elide (Olympie) ou de la Laconie (Sparte) dominée par le mont Taygète (2 408 m).

III. LA GRECE INSULAIRE : une couronne d´îles
La Mer Ionienne à  l´ouest est tout autant parsemée d´îles (dont Ithaque chère à  Ulysse) que la Mer Egée à  l´est : Eubée bordant le nord de l´Attique, au large les Cyclades (Délos, Naxos, Paros et son marbre blanc, …) qui forment un « pont » entre la Grèce proprement dite et l´Ionie ou Grèce d´Asie (littoral occidental de la Turquie).

IV. L´OMNIPRESENCE DE LA MONTAGNE
80 % du territoire est couvert de massifs majoritairement calcaires (infiltration des pluies) et récents (tertiaire/quaternaire) d´où leurs altitudes importantes, leurs fortes pentes et la fréquence des tremblements de terre (œuvre de Poséidon ?).
Même si la montagne vraie (vide d´hommes et d´activités) ne commence que vers 1 500/1 800 m, elle est partout visible et souvent très proche.

V. UN CLOISONNEMENT GENERALISE
Ce relief montagneux est tellement morcelé par plissements et failles qu´il aboutit à  la multiplication de petits bassins, minuscules cellules entourées aux 3/4 par des hauteurs et ne s´ouvrant que par d´étroits passages sur le bassin voisin ou sur la mer. Un double intérêt cependant pour la sécurité : repérage facile depuis les sommets de l´arrivée de l´ennemi qui sera en outre gêné par d´étroits passages à  franchir : (défilé des Thermopyles, isthme de Corinthe).
Il en résulte des territoires de cités exigus : 90 % sont inférieurs à  800 km2 (1/10 de département français), 75 % inférieurs à  100 km2 ; avec 2 500 km2 Athènes et Sparte sont des géants. Le territoire moyen d´une cité grecque correspond à  peu près à  celui de la Combe de Die entre Luc et Ponet. Mais la complémentarité plaine-montagne accentue l´autarcie en fournissant sur place nourriture végétale et animale, bois, pierres à  bâtir.
Le cloisonnement est donc double : matériel (relief) et humain (chaque bassin abritant une cité jalouse de son indépendance). Ce qui a fortement contribué à  l´absence d´unité grecque : multitude cités très souvent en guerre entre-elles et pas toujours capables de s´unir contre un adversaire extérieur (Perses, Macédoniens, Romains).

VI. UN LITTORAL EXTRÊMEMENT DECOUPE
Autre conséquence du relief morcelé : la multiplication des péninsules, caps, baies, golfes, îles proches, d´où l´extraordinaire longueur des côtes (4 000 km). Conséquences :
– Proximité de la mer : à  moins de 80 km en Thessalie, à  moins de 50 km partout ailleurs.
– Baies et golfes, abris sûrs contre les vents, facilitent la navigation tout comme la proximité des îles entre-elles : jamais plus de 60 km dans la Mer Egée, donc toujours en vue les unes des autres d´autant que l´atmosphère est d´une grande limpidité.
– Vents étésiens qui soufflent régulièrement (depuis le nord) d´avril/mai à  septembre/octobre, aide précieuse pour une navigation qui disparaît en hiver.
– Relations entre cités plus maritimes que terrestres : même les Romains ont dû renoncer à  construire en Grèce un véritable réseau routier.
– Cependant mer = danger (piraterie et paludisme des plaines côtières non drainées), d´où une population dense entre 300 et 500 m d´altitude et des villes édifiées à  distance de leur port (Athènes et Le Pirée).

VII. DES RESSOURCES NATURELLES LIMITEES
– Le sous-sol n´est riche qu´en argile (poteries), pierre à  bâtir (dont marbres) et argent (Attique). Manquent : fer, cuivre, étain, …
– La faiblesse des plaines (18 % du territoire), la médiocrité des sols et la sécheresse (Athènes = 400 mm/an de pluies ; Die = 900 mm) estivale limitent les cultures réduites essentiellement à  la
« trilogie méditerranéenne » : céréales (blé, orge), vigne et oliviers (huile pour la nourriture, les soins du corps et l´éclairage). S´ajoutent quelques autres fruits (figues), des légumes et le gibier chassé et pêché.
– L´élevage le plus adapté est celui des ovins, caprins et porcins (bovins et chevaux = grasses prairies de Thessalie).

CONCLUSIONS
Malgré tout, un Grec est d´abord un terrien “ paysan habile et industrieux chanté par Hésiode (le Virgile grec) “ qui n´est devenu marin que par nécessité. Il est aussi un citadin qui vit dehors (rareté des pluies et des grands froids) d´où la médiocrité de la maison d´habitation à  côté de la splendeur des monuments sur les acropoles ou autour des agoras.

Jean-Claude DAUMAS pour Latine Loquere

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Grèce, Géographie physique (version courte)
Grèce, Géographie physique (version longue)


A propos Robert Delord

Enseignant Lettres Classiques (Acad. Grenoble) Auteur - Conférencier - Formateur : Antiquité et culture populaire - Président de l'association "Arrête ton char !" - Organisateur du Prix Littérature Jeunesse Antiquité

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