Georges BRASSENS – Vénus Callipyge

D’après Wikipédia:

La Vénus callipyge (en grec ancien Ἀφροδίτη Καλλίπυγος / Aphrodítê Kallípugos) est un type particulier de statue grecque représentant la déesse Vénus, ou plus exactement Aphrodite, soulevant son péplos pour se mirer dans l’eau et regarder ses fesses, nécessairement superbes (κάλος-kàlos = « bon, beau », πυγή / pugế = « fesse »), par-dessus l’épaule.

 

Pour une lecture conjointe:

LA FONTAINE, Oeuvres complètes, tome 2:

Source du texte: Wikipédia.

VI. — CONTE TIRÉ D’ATHÉNÉE [1].

Du temps des Grecs deux sœurs disoient avoir
Aussi beau cul que fille de leur sorte ;
La question ne fut que de sçavoir
Quelle des deux dessus l’autre l’emporte.
Pour en juger un expert estant pris,
A la moins jeune il accorde le prix,
Puis, l’espousant, luy fait don de son ame ;
A son exemple un sien frere est épris
De la cadette, et la prend pour sa femme.
Tant fut entr’eux à la fin procedé,
Que par les sœurs un temple fut fondé
Dessous le nom de Vénus belle-fesse.
Je ne sçais pas à quelle intention,
Mais c’eust esté le temple de la Grece
Pour qui j’eusse eu plus de dévotion.

 

ATHENEE de Naucratis, Deipnosophistes, XII, 554c-554e:

Source du texte et de sa traduction: Remacle.

Οὕτω δ’ ἐξήρτηντο τῶν ἡδυπαθειῶν οἱ τότε ὡς καὶ Καλλιπύγου Ἀφροδίτης ἱερὸν ἱδρύσασθαι ἀπὸ τοιαύτης αἰτίας. Ἀνδρὶ ἀγροίκῳ ἐγένοντο δύο καλαὶ θυγατέρες· αὗται φιλονικήσασαί ποτε πρὸς ἑαυτὰς προελθοῦσαι ἐπὶ τὴν λεωφόρον διεκρίνοιτο ποτέρα εἴη καλλιπυγοτέρα. Καί ποτε παριόντος νεανίσκου πατέρα πρεσβύτην καὶ πλούσιον ἔχοντος ἐπέδειξαν ἑαυτὰς καὶ τούτῳ· καὶ ὅς θεασάμενος ἔκρινε τὴν πρεσρυτέραν· ἧς καὶ εἰς ἔρωτα ἐμπεσὼν (554d) ἐλθὼν εἰς ἄστυ κλινήρης γίνεται καὶ διηγεῖται τὰ γεγενημένα τῷ ἀδελφῷ ἑαυτοῦ ὄντι νεωτέρῳ. Ὁ δε καὶ αὐτὸς ἐλθὼν εἰς τοὺς ἀγροὺς καὶ θεασάμενος τὰς παῖδας ἐρᾷ καὶ αὐτὸς τῆς ἑτέρας. Ὁ γοῦν πατὴρ ἐπεὶ παρακαλῶν αὐτοὺς ἐνδοξοτέρους λαβεῖν γάμους οὐκ ἔπειθε, ἄγεται ἐκ τοῦ ἀγροῦ τὰς παῖδας αὐτοῖς, πείσας ἐκείνων τὸν πατέρα, καὶ ζεύγνυσι τοῖς υἱοῖς. Αὗται οὗν ὑπὸ τῶν πολιτῶν καλλίπυγοι ἐκαλοῦντο, ὡς καὶ ὁ Μεγαλοπολίτης Κερκιδᾶς ἐν τοῖς ᾽Ιάμβοις ἱστορεῖ λέγων·
Ἦν καλλιπύγων ζεῦγος ἐν Συρακούυσαις.
Αὖται οὖν ἐπιλαβόμεναι οὐσίας λαμπρᾶς ἱδρύσαντο (554e) Ἀφροδίτης ἱερὸν κάλέσασαι Καλλίπυγον τὴν θεόν, ὡς ἱστορεῖ καὶ ᾽Αρχέλαος ἐν τοῖς ᾽Ιάμβοις.

De nos jours, les gens sont tellement rassasiés de sexe qu’ils ont même consacré un temple à Aphrodite aux belles fesses ; que je vous narre les circonstances de la fondation de ce culte.

Un fermier avait deux belles filles qui, un beau jour, se disputèrent si violemment qu’elles se ruèrent en place publique pour régler leur différend : celui-ci portait sur la question de savoir qui, des deux filles, avait le plus bel arrière-train. Un jeune homme, dont le père était un vieil homme fort riche, passait dans les environs, et elles lui firent signe ; lui, après les avoir bien observées, se choisit la fille aînée ; bref, ce fut le coup de foudre, au point que, lorsqu’il revint chez lui, il tomba malade, s’alita, avant de raconter à son frère, plus jeune que lui, l’aventure qui lui était arrivée. Ce dernier alla voir nos demoiselles, et tomba éperdument amoureux de l’autre fille. Devant une pareille situation, leur père les invita à contracter un mariage en bonne et due forme ; mais, n’ayant pas réussi à les convaincre, il ramena les jeunes filles dans sa maison, avec le consentement du père de celles-ci, et il les maria à ses fils. Nos donzelles furent appelées « callipyges » par les citadins : c’est en tout cas ce que nous certifie Cercidas de Mégalopolis, dans les vers suivants, tirés de ses Iambes. Il écrit : 

« Il y avait une paire de soeurs dotée d’une belle paire de fesses à Syracuse. »

Ce sont ces deux sœurs qui, héritières d’une coquette fortune, fondèrent le temple de l’Aphrodite dite Callipyge, comme l’atteste également Archélaos dans ses Iambes.

A propos Samuel Tursin

Enseignant de Lettres classiques dans l'académie de Lille.

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