Prat’hic #22 : Prenez vos capsae, en route pour l’école romaine !

Vos pratiques sont fantastiques ! Régulièrement, ATC donne la parole à des enseignants pour qu’ils nous fassent découvrir une activité menée en cours de langues anciennes.

Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ? Regard dans le rétro pour cette activité sur l’école romaine qui associe recherche et création. Julia Giberti, professeur de lettres classiques de l’académie de Montpellier  nous explique comment, après une séquence sur l’école romaine, ses latinistes ont fabriqué des capsae pour accompagner leurs exposés mettant en scène l’interview d’un écolier ou écolière romaine par un élève d’aujourd’hui afin de comparer les systèmes éducatifs.

En Bref

Bonjour, pouvez-vous nous présenter en quelques mots l’activité “Prenez vos capsae, en route pour l’école romaine !”  ?

La première activité consistait à imaginer une interview entre un écolier antique et un élève de notre époque. Les élèves devaient imaginer trois questions à poser sur le fonctionnement de l’école romaine (en s’appuyant sur leur leçon) à un écolier ou une écolière fictive. Selon l’âge et le sexe ou la classe sociale de l’enfant choisi, les réponses étaient variées. L’élève devait ensuite rebondir sur la réponse de l’écolier romain pour apporter une réponse correspondant au système éducatif actuel.

La deuxième activité consistait à fabriquer une capsa

Avec quelle classe l’avez-vous menée ? 

J’exerce dans un collège de 400 élèves environ. Je suis la seule enseignante de LCA dans mon établissement. J’ai un groupe de latinistes sur chaque niveau (5e/ 4e/ 3e) et 2h de latin par niveau. Ces activités ont été menées en classe de quatrième avec les 23 élèves qui composent mon groupe de latinistes sur ce niveau, uniquement sur les heures de cours. 

Aux origines du projet

Quelle est la genèse de ce projet ? 

J’avais prévu de travailler sur l’école romaine, c’est une séquence que je mène en tout début de quatrième. L’idée de l’interview m’est venue spontanément, j’aime mettre en place un travail d’exposé à la fin de mes séquences. Quant à la fabrication des capsae, je me suis inspirée des réalisations d’autres collègues qui circulaient sur le groupe facebook  ATC , j’ai crée mes propres consignes pour décorer les boîtes mais l’idée d’utiliser une boîte de chips bien connue en forme de tube comme support n’est pas de moi. 

Quels objectifs vous étiez vous donnés ? 

L’objectif des exposés étaient d’abord de vérifier les connaissances de la séquence, puisque les élèves devaient s’appuyer sur leur cours pour imaginer les réponses des écoliers romains. Le choix du sexe, de la classe sociale et de l’âge avait un impact important sur les réponses…une même question pouvait entrainer des réponses différentes. La comparaison avec le fonctionnement actuel me semble particulièrement importante, c’est un des objectifs de l’enseignement des langues anciennes, selon moi, permettre aux élèves de mieux réfléchir sur le monde actuel et de prendre du recul. 

Les capsae étaient le moyen d’apporter un élément ludique au cours, un objet à manipuler, un souvenir à conserver. Par ailleurs, cela ajoute au dynamisme du cours et suscite l’intérêt des autres élèves du collège… Les élèves de sixième étaient très intrigués par l’amoncellement des tubes dans ma salle. 

Faber fit fabricando

Qu’ont-eu à faire les élèves avant l’activité ?  

Activité 1: finir la séquence sur l’école pour construire leur exposé. 

Activité 2: prévoir les boîtes, amener feutres, crayon, ruban ou ficelle. 

Qu’ont-eu à faire les élèves pendant l’activité ? 

Activité 1: réalisée en 2 heures. 

1.choisir l’enfant à interviewer (sexe, âge, classe sociale) 

  1. imaginer trois questions pertinentes sur le fonctionnement de l’école. Ces questions pouvaient porter sur les enseignements, les outils de l’écolier, les conditions de travail…
  2. imaginer les réponses développées des écoliers romains ainsi que leur propre réponse.  

4.La mise en page au propre: sur des feuilles A3 fournies par le collège, ils ont collé une image les représentant, une représentant l’élève romain. Dans un encadré au-dessus de chaque personnage, une brève présentation (nom, prénom, âge, tout cela en latin pour l’écolier romain) , les questions et les réponses devaient être écrites dans des bulles (en français). Pour une meilleure lisibilité, une même couleur était choisie pour la question et sa réponse. 

Activité 2: réalisée en 1h30. 

1.Distribution de feuille A4 et d’une planche d’inspiration regroupant des motifs inspirés de l’antiquité (frises, louve, colonnes, chouette, lauriers…) 

2.Prise des mesures de leur boîte pour couper la feuille à la bonne dimension. 

3.Décoration de leur feuille en s’inspirant de la planche distribuée en amont et obligation d’écrire le mot “CAPSA” , le code couleur devait être sobre, rouge, noir, vert (fluo ou strass interdits). 

4.Collage de la feuille autour de la boîte puis comblement du haut et du bas de la boîte avec des rubans (rouges ou dorés) ou de la ficelle. 

Quel a été le rôle du professeur pendant l’activité ?  

J’ai juste encadré l’activité, les élèves travaillaient en autonomie. Pour l’activité 1 , je venais valider la pertinence des questions et vérifier la véracité des réponses. Pour l’activité 2, j’ai simplement collé les feuilles sur les boîtes avec une colle liquide. 

Les élèves ont-ils gardé une trace écrite ? Si oui, laquelle ?

La séquence réalisée en amont sur l’école romaine. 

Exposition au CDI, une visibilité qui  aide à la promotion du latin. 

Quelle implication des élèves ?  

Les exposés ont été un peu laborieux pour certains, difficulté de trouver des questions pertinentes. Excellente implication pour les capsae, ils ont adoré l’activité, et l’ont réalisée avec beaucoup de soin et de sérieux , même les élèves les plus brouillons. 

On fait le bilan

Quel est le ressenti du professeur ? des élèves ?

Je suis satisfaite et agréablement surprise de l’enthousiasme suscité par la création des Capsae. Les élèves ont adoré.

Quelle “évaluation” / retour pour savoir si les élèves ont compris ?

Les élèves ont eu avant ces activités, une évaluation de fin de séquence sur l’école romaine. Par ailleurs, la capsa seule n’aurait pas permis de vérifier les acquis…D’où l’importance de la lier à l’exposé. 

Y-a-t-il eu des difficultés, des surprises ?

J’ai été surprise de la facilité avec laquelle ils ont réalisé leur “capsa”, je craignais que l’activité soit trop chronophage mais pas du tout. Par contre, les exposés eux, ont été plus longs que prévus à réaliser. 

 

Pensez-vous mener cette activité à nouveau ? Changeriez-vous quelque chose ?

Je referai cette activité l’an prochain. Mais je pense apporter des améliorations pour l’exposé, notamment proposer, peut-être, aux élèves les plus en difficulté, des questions possibles pour gagner du temps. 

 

Si vous souhaitez poser des questions à Julia Giberti n’hésitez pas à le faire en commentaire de cet article, nous les lui ferons suivre.

Si vous souhaitez vous aussi raconter un de vos cours, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.

A propos ju wo

Professeur de français et des options FCA et LCA dans l'académie de Lille. Passionnée de cultures antiques et de langues anciennes, attachée au rayonnement et à la promotion des cultures antiques dès l'école primaire. Responsable du concours ABECEDARIVM pour l’association ATC.

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