Prat’hic #6 : Journées de l’Antiquité

Vos pratiques sont fantastiques ! Régulièrement, ATC va donner la parole à des enseignants pour qu’ils nous fassent découvrir une activité menée en cours de langues anciennes.

Aujourd’hui, Magistra M. va vous montrer comment elle a fait la promotion des langues et cultures de l’Antiquité avec l’aide de tous les élèves de l’option LCA latin !

 

En Bref

Bonjour, pouvez-vous nous présenter en quelques mots l’activité “Journées de l’Antiquité” ?

Les Journées de l’Antiquité, qui se sont déroulées sur deux jours, ont permis de mettre en avant l’option latin dans l’établissement à travers des expositions, des ateliers et un jeu de piste autour de la mythologie, l’étymologie, de l’Histoire et de la civilisation romaine.

 

Avec quelle classe l’avez-vous menée ? 

Ce projet a été mené avec les latinistes du collège où l’option latin commence en 5e. Au total 31 élèves y ont participé (tous niveaux confondus). Les cours de latin ont lieu en barrette, les élèves sont en effet répartis dans plusieurs classes différentes. 1h en 5e et 2h en 4e et 3e.

 

Aux origines du projet

 

Quelle est la genèse de ce projet ?

Tout est parti de ma réflexion de l’année sur le recrutement des futurs latinistes. Je n’avais pas envie, cette année, de passer de classe en classe de 6e pour présenter l’option mais je souhaitais plutôt que les latinistes eux-mêmes leur explique ce qui se passait concrètement en classe de latin. A partir de là j’ai réfléchi à ce que chaque niveau pouvait proposer afin qu’il y ait un éventail des thèmes abordés pour les néophytes. J’ai été beaucoup inspirée par les travaux des membres du groupe Facebook ATC.

 

Quels objectifs vous étiez vous donnés ? 

En 5e j’ai mis l’accent sur l’aspect mythologique. 

Mon 1er projet s’est donc porté sur les expressions françaises tirées de la mythologie : connaître des expressions de la langue française/ comprendre le récit mythologique derrière / s’approprier  l’expression et la réactualiser dans un contexte plus moderne sous forme de bande dessinée qui illustre une situation de leur vie quotidienne.

Le 2nd projet portait sur des exposés autour des punitions divines : travail de recherche/ sélectionner l’information / citer ses sources / présenter une image fixe (histoire des arts). J’ai choisi de leur faire présenter leurs exposés sous forme de boîte explosive. Une idée que j’avais beaucoup aimé sur la page http://www.la-bande-a-baudelaire.fr/

En 4e j’ai mis l’accent sur l’aspect vie privée/vie publique. En classe nous avions vu ce qu’était une urbs, les lieux qui composent une ville romaine, le système d’irrigation, l’aqueduc,  la maison, les thermes, etc.

J’ai souhaité les évaluer autrement à travers des maquettes de lego. Ils se sont mis en équipe et ont eu à me représenter l’un des lieux précédemment cités avec les étiquettes et les panneaux explicatifs. Ainsi j’ai pu vérifier s’ils avaient compris ce qu’était chaque endroit et à quoi il servait, ils ont eu à collaborer et à organiser leur travail et à s’entraider.

Enfin en 3e nous venions de terminer la séquence sur les guerres civiles, la chute de la république et César. Afin de vérifier leur compréhension sur les différents personnages impliqués je leur ai demandé de réaliser une affiche humoristique sur l’un des personnages et un questionnaire en lien avec leur personnage auquel chacun devait répondre. J’évaluais ainsi leur compréhension des évènements, leur capacité à les contextualiser, la compréhension des relations entre les personnages…

Faber fit fabricando

Qu’ont-eu à faire les élèves avant l’activité ?  

Ils ont eu à préparer des quiz, des énigmes, des activités, cartes memory pour les journées, ce qui leur a permis de réapproprier leurs connaissances.

 

Qu’ont-eu à faire les élèves pendant l’activité ?

Les élèves avaient été répartis en binôme et par tranche de 2 heures pour les 5e et d’1 heure pour les 4e, ils ont accueilli les 6e à leurs ateliers et leur ont expliqué en quoi consistait leur projet et leur ont proposé les activités qu’ils avaient préparées. 

En ce qui concerne les 3e, leur activité avait été présentée au Cdi accompagnée du quiz qu’ils avaient préparé. 

Ils ont participé aux journées de l’antiquité en récoltant les réponses des élèves du collège aux énigmes proposées chaque jour.

Quel a été le rôle du professeur pendant l’activité ?  

Je vérifiais que les élèves restituaient les bonnes connaissances mais je n’avais aucun doute là-dessus. La difficulté résidait surtout pour eux dans le fait de se mettre dans la posture du “mini professeur”. Je les aidais donc plus souvent au niveau de la gestion des groupes d’élèves, tout en animant mon propre atelier. 

 

Les élèves ont-ils gardé une trace écrite ? Si oui, laquelle ?

Oui, j’ai demandé aux élèves latinistes de chaque niveau de réaliser les activités des élèves latinistes des autres niveaux. 

 

Quelle implication des élèves ? 

Les élèves étaient tous très impliqués peu importe le niveau. Au cours des ateliers, les plus discrets en cours se sont révélés être des moteurs de l’animation et de la gestion de groupe. Ils ont mieux travaillé ensemble que je ne l’aurais imaginé.

 

On fait le bilan

Quel est le ressenti du professeur ? des élèves ?

Un retour très positif ! Les ateliers ont été couronnés de succès, les élèves de 6e ont été très impressionnés par les productions des latinistes. Les collègues ont également été impressionnés par la confiance que les latinistes dégageaient à partager leur savoir aux autres. 

Les élèves quant à eux ont découvert ce que ça faisait d’être du côté de ceux qui transmettent le savoir dans tous les aspects possibles (de la préparation, à l’élaboration, à la transmission).

 

Les élèves ont la parole : avez-vous des témoignages d’élèves à nous partager ?

Elèves de 5e :

“Au début j’avais peur mais c’était facile en fait” ; “c’est compliqué avec les 6e, ils sont très bruyants et en plus dès fois ils ne respectent pas notre travail” ; “c’est extra ce qu’ils ont fait en 4e avec les LEGO !”

Elèves de 4e :

“Moi j’ai bien aimé faire le professeur, ça m’a beaucoup plu” ; “toutes les classes n’étaient pas pareilles, certains élèves étaient plus réceptifs que d’autres” ; “je peux revenir à l’heure d’après même si j’ai cours ?”

Elève de 3e :

“Une fille en 3e m’attendait devant ma salle tous les jours à 7h30 pour me donner la réponse de l’énigme du jour !”

 

Quelle “évaluation” / retour pour savoir si les élèves ont compris ?

Les évaluations ont eu lieu avant, pendant la préparation des ateliers. Les journées en étaient l’aboutissement.

 

Y-a-t-il eu des difficultés, des surprises ?

Des difficultés d’organisation avec les jours fériés, les absences des élèves, certains élèves en sortie donc je n’avais que 6 élèves sur 15 en 4e certaines fois par exemple. Mais ils ont tous joué le jeu et accepté de travailler à la maison pour finir leur projet,  même pendant les vacances.

De très bonnes surprises donc au niveau de leur implication.

 

Pensez-vous mener cette activité à nouveau ? Changeriez-vous quelque chose ?

Oui je le referai. Peut être mieux gérer mon temps parce que c’est très chronophage. Commencer à les préparer plus tôt dans l’année pour éviter d’être pris par le temps. Mieux gérer aussi mes besoins en matériel pour les travaux d’ordre manuel (afin d’utiliser le budget de l’établissement). Planifier c’est la clé. 

 

Si vous souhaitez poser des questions à Magistra M., n’hésitez pas à le faire en commentaire de cet article, nous les lui ferons suivre.

Si vous souhaitez vous aussi raconter un de vos cours, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.

A propos ju wo

Professeur de français et des options FCA et LCA dans l'académie de Lille. Passionnée de cultures antiques et de langues anciennes, attachée au rayonnement et à la promotion des cultures antiques dès l'école primaire. Responsable du concours ABECEDARIVM pour l’association ATC.

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