ART ET TON CHAR #1 Héraklès archer

L’oeuvre 

Héraklès archer d’Antoine Bourdelle (1861-1929)

64 x 60 x 29 cm, 1906 – 1909, Bronze, MB br.1245, Paris, musée Bourdelle (source photo Stéphane Piera / Musée Bourdelle / Roger-Viollet https://www.bourdelle.paris.fr/fr/oeuvre/herakles-archer)

Avec cette sculpture, Antoine Bourdelle s’affranchit des représentations traditionnelles du personnage mythologique très marquées par le célèbre Hercule Farnese. Les attributs classiques tels que la peau de lion ou la massue ont disparu. La référence au fauve de Némée se fait plus subtile par le détail du pied léonin s’agrippant au rocher. De même, l’évocation des terribles oiseaux du lac Stymphale se fond dans le visage même d’Héraklès  dont le profil rappelle celui d’un oiseau, fixant avec intensité son arc bandé. Cette sculpture réalise le tour de force d’exprimer l’élan, la force contenue.

 

Bourdelle s’éloigne certes de la statuaire classique, mais cherche à renouer avec d’autres modèles antiques issus de la statuaire grecque archaïque. Les traits effilés et épurés du personnage rappellent bien les visages des kouroi.

 

 

 

Peut-être croiserez-vous un jour cet Héraklès, car il en existe de très nombreuses versions en Europe, Amérique, Afrique et même Asie. les tailles et matériaux utilisés varient énormément.


Musée de plein air Chokoku No Mori
de Hakone au Japon (source photo routard.com)

 

Cet Héraklès a pour vous comme un air de déjà vu ?

Il prêta en effet sa silhouette athlétique à une marque de cahiers et buvards !

“Visez juste ! Choisissez les copies … les cahiers HERAKLES … Ce sont les meilleurs !”

 

Une proposition de texte antique en lien avec l’oeuvre

Deux courts extraits des Fables d’Hygin (guide mythologique apocryphe du IIème s. après J.C.)

(2) Leonem Nemeum, quem Luna nutrierat in antro amphistomo atrotum, necauit, cuius pellem pro tegumento habuit.

L’invulnérable lion de Némée que la Lune avait élevé dans son antre à deux entrées, il le tua et  prit sa peau en guise de vêtement.

(6) Aues Stymphalides in insula Martis, quae emissis pennis suis iaculabantur, sagittis interfecit. 

Il tua de ses flèches dans l’île de Mars les oiseaux du Stymphale qui lançaient des traits en envoyant leurs propres plumes. 

Pour aller plus loin…

Voici la présentation de l’oeuvre conçue par Maxime Pax, historien de l’art et conférencier au musée Bourdelle. Vous y apprendrez qu’il ne fut pas simple d’être modèle pour une telle oeuvre !

Focus oeuvre : Héraklès Bourdelle

A propos Victorine Ledet

Je suis professeur de lettres classiques en collège dans l'académie de Toulouse, j'ai également une formation en histoire de l'art.

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